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♪ When I dance, I go and I go
10 août 2009

[48] But it's a simple fact, I got your back .×

Un petit air de country juste parce que les cordes de la guitare forment un sourire. Ce qui me pousse à t'écrire ce soir ? Le manque des mots, un peu, beaucoup. Écrire me manque, mais tout reste coincé. Est-ce que mon stylo va exploser de toutes ces phrases contenues, un jour ? Ou mes doigts, ma tête ? Des tâches d'encre partout sur mon cahier raturé et mon écran doré à la pâte Fimo. Je ne sais pas vraiment pourquoi et en même temps, je sais un peu. Ça ne te l'a jamais fait ? Penser à ce qui te manque et à ce que tu as, mais pas tout à fait. Ne pas l'écrire exprès, juste l'écrire parce que c'est comme ça qu'est ta vie, là-bas, comme elle devrait l'être ici aussi.
C'est un peu malsain, non ? Alors, le cerveau, l'esprit, l'âme, un truc en soi met tout en pause. Pas seulement tes autres vies, mais celle-ci aussi. Celle dans laquelle tu te dépêtres, celle où tu te blesses et où tu trébuches même en dansant, parfois. Souvent.
On ne pense pas à l'avance. De toute façon, quand on est en pause, l'avenir n'existe pas, si ? Alors on vit mais sans plus. Sans notes de piano, couleurs saturées ou chocolat chaud.
On vit comme on déteste, sans extraordinaire ordinaire et même ordinaire sans extra. Au ralenti, alors que le temps file à la même vitesse. Seulement, nous, on va plus lentement que lui. Qu'est-ce que c'est frustrant, cette impression de ne pas faire de bruit, d'avancer à pas de loup sans rien déranger, comme un ninja tout habillé de gris !

Des fois, je pense à Cadiz. D'autres à Boston. Et la plupart du temps, je ne pense à rien, parce que ça ne sert à rien (rien, rien, tu suis ?) de ressasser des choses qu'on aura jamais, en pleurnichant. Je regarde les autres passer, parce que quand on va au ralenti, tout le monde nous dépasse. On a moins de souffle, moins d'enthousiasme, on laisse filer. On arrivera bien un jour !  Je me dis qu'ils ont de la chance, ceux qui me dépassent. Ou pas, suivant les cas. Je pense qu'ils font bien, ou qu'il font mal. Je prends un peu de leur joie ou de leur peine, leur humeur devient la mienne. Et puis ils vont trop vite et je les perds, et d'autres viennent. Une spectatrice sensible, un brin trop d'empathie. Pour quelqu'un qui aurait adoré être actrice - j'avais écrit artiste, le conditionnel - je trouve ça un peu paradoxal !

Peut-être que est-ce parce que je suis toute seule ? Enfin, pas exactement. Peut-être que c'est parce que je suis toute seule et que d'autres me manquent ? C'est différent, n'est-ce pas ? Avant, je vivais déjà dans le mauvais monde. Oui bon, on a tous nos petits défauts. Petite déjà, les miroirs et les balances me rendaient malades. J'étais l'intello bizarre qui lisait trop et passait sa vie toute seule. Mais ça ne me dérangeait pas vraiment. Être mal à l'aise, ça n'est pas grave, on apprend à être différent. Tous les gens qui me manquaient n'existaient pas dans ce monde. Je crois que je m'y suis vite fait. J'étais bien, dans ma bulle, confortablement assise contre sa paroi élastique. Maintenant, des gens me manquent aussi dans ce monde. Avoir conscience de ce que ça pourrait être si... Le vouloir. Vouloir le réel, pas celui-ci, non, mais le nôtre, les rêves. L'absence partout, partout, partout. Mais on n'apprend pas l'absence, hein ? 

D'accord, je ne réfléchis pas trop là, en écrivant. C'est compulsif. Les mots sortent et se posent sans me demander mon avis. Il fait presque nuit, mais encore jour, un paradoxe, tu vois, encore une fois. C'est un peu notre signature, les paradoxes. J'aime bien être ici, à côté de l'eau, ça tintinnabule de plic et de ploc, un peu comme des rires. Mais je crois qu'un peu d'agitation m'aiderait à reprendre le rythme. A part les feuilles des arbres et de mon cahier dérangées par le vent, rien n'est très agité, ici.

En fait, je vis par l'imagination. Dans chaque situation, j'imagine. J'imagine la situation, avec lui, avec eux, avec vous tous. J'imagine les voix, les parfums, les mots moqueurs mais réconfortants, les regards, les mains, les sons - des rires, des pendentifs ou des bracelets qui s'entrechoquent, des pas, des cailloux jetés à l'eau, des éclaboussures et des cris. Peut-être que j'étais plus forte avant. J'aimerais savoir courir, danser. Vivre tout à la fois. Comme si je pouvais écrire mon ici. Les matins, être impatience de pouvoir fixer ma journée sur le papier. Oh, bien sûr. Je n'attends pas de miracle. Juste un petit plus. Des notes de piano ? Quelque chose comme ça. Juste l'un de ces petits signes qui remettent en marche tout ce qui s'est arrêté, sans que ce soit exceptionnel. On les connait. Un chocolat chaud. S'il ne faisait pas si chaud.

Tu me manques, mais tu le sais, n'est-ce pas ? Tout ça... Tous tes sentiments que je lis, tout ce qui est arrivé avec l'Autre, avec un A - non non, pas pour désigner l'ensemble des autres comme dans le dictionnaire mais pour lui et juste lui, puisqu'il a été spécial, tous tes moments de solitudes, toutes les bêtises qu'on pourrait faire toute les deux. Je ne peux pas être là et ça me fait chier. Comme ça, avec ces mots-là.

Je ne suis pas très douée pour l'amitié, parce que je ne suis pas très douée avec les autres - sans majuscule, cette fois. Je ne suis pas une amie parfaite qui sait ce qu'elle doit faire dans chaque situation, ni une amie qui peut être là à 4 heures du matin, à attendre, assise à côté de ton lit, que tu t'endormes après un chagrin quelconque. Je ne suis pas une amie qui sait se confier, avec des pensées claires et ordonnées. Je ne sais pas parler, j'ai l'esprit embrouillé et un luna-tic au rythme brouillon dans la tête (n'oublie pas que le métronome est tenu par un Magicarpe turquoise.) Je suis loin, je suis différente, je suis un peu folle - folie douce, je ne suis même pas sûre - et super maladroite. J'ai une gueule un peu trop grande et des idéaux un peu trop grands. J'imagine et je vivrai ensuite mais j'agis avant de réfléchir. Je suis intelligente mais pas constante, ce qui ne sert pas à grand chose. Je suis calme et distante et tout m'atteint, les mots et les notes d'une histoire. Je suis lucide mais je m'efforce d'être naïve et de ne voir que les couleurs.
Brefle, tu l'as compris depuis longtemps, je ne suis pas parfaite. Mais j'aime t'écouter - te lire, tes journées, tes histoires, cette vie et les autres. J'essaye de t'aider comme je le peux avec ma présence fantomatique et je t'envoie par télépathie plus de force que je n'en ai. Je crois que j'arrive à te faire sourire et rire, un peu.

Ce qui me pousse à t'écrire ce soir ? Tu me manques. On est pas devenues (a)miies. On l'était, c'est tout. On est pas sœurs et on ne se connaissait pas avant de savoir lire. Non. Je n'étais pas là pour ton dixième anniversaire et tu n'étais pas là quand je me suis fait couper mes longs cheveux au carré. Bon. C'est sûr, on a loupé des choses. Le temps n'a pas aidé. On en loupe encore. La distance non plus. Mais ça n'est pas si important. On est miis et tout ça, on surpasse. Les années, les kilomètres ? Rien du tout. On est parfaitement semblables et parfaitement différentes. On brille de la même lumière, la lumière des étoiles - du ciel ou des tapis oranges. Comme je suis prétentieuse, je trouve que nos différences se complètent juste comme il faut. Elle m'ont fait écrire, elles t'ont fait écrire, elles nous font crier, bouder et changer. Tu m'aides à grandir. Non, pas comme tous ces gens gris qui enchaînent les homélies sur la bienséance, les bureaux, le rangement, les différentes teintes de gris qui valent bien les couleurs. Tu m'aides à démêler tous les tours et spirales de mon esprit alambiqué et à m'accepter, tu me pousses à m'ouvrir, à grandir sans grandir.

Alors même si ces phrases s'enchaînent sans logique ni sens, merci d'être là, mii. Je te tiramisu, c'est tout, et j'avais envie de le dire !

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Commentaires
H
Je ne sais pas vraiment par où commencer, car j’ai déjà cette impression, avant même d’avoir commencé, que je vais oublier de dire plus de choses que je n’en dirai. Tu vois, même pour ça, je suis impatiente. Je ne sais pas me poser et réfléchir intelligemment. Je suis impulsive pour tout. Comme tu l’as dit, tout le monde à ses défauts. J’en ai énormément, mais au moins, ça me rend vivante. <br /> J’ai dû relire ton article au moins dix fois avant de commencer à écrire mon commentaire. Ça fait longtemps que tu n’écrivais plus et, en te lisant, j’ai l’impression que tu avais besoin de te vider de tout ce qui te tracasse. Si ça t’a fait du bien de te défouler ainsi, je suis heureuse que tu le partages avec moi. Combien de fois ne t’ai-je pas dit que j’avais l’impression d’être d’un égoïsme et d’une égocentricité extrême, à monopoliser ainsi nos conversations avec mes problèmes si futiles ? Je ne sais ni ne saurai probablement jamais comment te remercier, d’ailleurs. Le simple fait d’avoir quelqu’un à qui se confier, qui t’écoute vraiment, est soulageant. Avoir une oreille attentive, c’est tout ce qu’il me faut, à moi du moins. <br /> J’ai l’impression de me retrouver dans tes mots. Comme tu l’as si bien dit également, nous sommes parfaitement différentes mais semblables. Dans ce monde-ci, j’ai l’impression que je ne parviendrai jamais à trouver réellement ma place. J’ai toujours cette sensation d’étouffer, de rejet. Que, même si j’essaie, je n’y arriverai pas. Je ne comprends pas vraiment ce qui bloque. Même toi, tu le sais, que je suis pourtant pleine de vie, la première à sortie des conneries et à vouloir pouvoir offrir mon sourire à n’importe quel moment. Vouloir. Un vrai conditionnel. <br /> Nos mondes nous poussent à avancer. Ce n’est pas nous, qui allons trop lentement. Je ne crois pas, du moins. Nous vivons dans un monde où tout le monde veut aller vite, toujours plus vite. Les gens veulent grandir plus vite. Ils veulent devenir importants rapidement. Ils veulent accomplir tous leurs objectifs dans l’immédiat. Ils disent vouloir profiter de la vie, mais pour ce, ils veulent terminer le plus rapidement possible toutes leurs tâches, afin de vivre leur vie pleinement. Est-ce que vraiment une vie, en fait ? Que de vivre en accéléré ? Ils ne cessent de courir, stressés. Ils sont focalisés sur leurs présents. Ces gens qu’ils n’apprécient pas vraiment, parce qu’ils pensent et ont un autre mode de vie. Parce qu’ils ne sont pas comme eux, ils se sentent obligés de les rabaisser. S’ils sentent qu’ils peuvent être mieux, c’est pire encore. S’ils comprennent qu’ils ont plus de chance de s’acclimater, ont une chance de parvenir à un rang supérieur, c’est la fin. Si la personne en question est quelqu’un qui réussit en faisant les choses calmement, tout en étant naturel et soi-même, leur monde s’écroule. Alors ils doivent et mettent toute leur force pour détruire leur univers, s’attaquant là où ils pensent avoir une chance de pouvoir faire mal. Ils veulent détruire leurs rêves, détruire tous leurs ponts. Rapidement, toujours. <br /> Les gens voient d’un mauvais œil que tu vives dans ton univers, parce qu’il est coloré à souhait et peut-être rempli de naïveté, mais au moins, sincère. Le leur est fade, hypocrite. Les gens ne supportent pas mon caractère, parce que je ne me cache pas si j’ai quelque chose qui me pèse sur le cœur et le dis, simplement. Il faut être parfait sans cesse, rire jaune à tout, ne jamais avoir mauvaise mine. <br /> Nous ne pourrons jamais faire partie de ces personnes qui sont entourés de milles personnes à la fois, parce que ça ne nous correspond pas. Me concernant, je ne veux plus, non plus. J’en ai à chaque fois tiré de trop mauvaises expériences.<br /> Je ne sais pas si vivre seule, tout simplement, est pire que de vivre avec toutes ces personnes qui ne sont pas là, près de nous, qui nous manquant. C’est poignant de se dire que nous voulons passer plus de temps avec quelqu’un, mais qu’on ne peut pas. Moi aussi, j’aimerais pouvoir être là, à tes côtés, souvent. Pouvoir te dire « Viens, aujourd’hui, on vit une journée à la Stella », alors que d’autres, ce serait toi qui me dirait « On va jouer aux Pirates sur les balançoires ». La distance semble me maudire. Toutes ces personnes à qui je tiens – peu nombreuses mais réelles – sont loin. Trop loin. Je hais les dates, je hais les kilomètres. J’ai l’impression de n’attirer que ces personnes destinées à partir. <br /> Oui, on en loupe des moments. Et alors ? Ce n’est pas pour autant que j’ai moins envie de partir à Berlin – ou même à Honolulu, rien à faire – avec toi. Ce n’est pas ça, être ami. Ça ne veut pas dire être là 24/7, physiquement. C’est savoir qu’on pourra toujours compter sur l’un et l’autre.<br /> J’ai toujours cette fichue envie de pleurer quand je te lis, parce que je me dis que c’est trop vrai. Je veux continuer à vivre lentement, parce qu’au moins, je profite réellement.
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