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♪ When I dance, I go and I go
24 janvier 2008

[4] When everything passes and time goes away .×

How do we make these moments last ?
How do we get them to stay ?

Je ne comprends pas, comme si tous parlaient une autre langue. Où es-tu ? Lorsque je pense à toi, le goût du chocolat emplit ma bouche ; je ne l'aime plus autant qu'avant, le chocolat. Il a un goût amer, presque salé, lorsqu'il coule et colle dans ma bouche, sur mes lèvres, transparent. Je t'en veux, tellement fort. Je croyais vraiment à l'éternité, au bout du monde, aux contes de fée ; et la fin est arrivée au beau milieu de l'histoire, abrupte, ascescente, strangulante. Pas de "ils vécurent heureux, et cela pour toujours." C'est tellement long, toujours. Cette histoire était courte, sans fin heureuse. J'ai étouffé, et tu es parti. Tu m'as laissée, tu as parjuré, tu m'as fait mal. Trop mal pour que je puisse te pardonner. Le temps s'en va, mais pas toi.

Je ne comprends plus. Pourquoi tous ces bruits, et ce chant des sirènes, ces créatures qui peuplent les lagons féeriques du monde de Luna ? Pourquoi ces couleurs qui font mal aux yeux, rouge, bleu, comme des feux d'artifice qui s'épendent sur l'asphalte ? Et tous, qui crient, qui gesticulent, et moi, immobile sous la pluie froide de l'hiver. Comme des épées qui me transpercent, comme une lame froide qui lacère. Mais je n'ai plus mal. Je suis ailleurs.
C'est un charivari de sons, de lumières, de mots, je n'arrive pas à suivre. Je ne veux même pas essayer.

C'est tellement long, toujours.

Je suis peut-être morte. Et je vois les autres qui s'agitent, moi fantôme. C'est moi qui part.
Et pourtant ils me touchent, ils me pincent, ils m'attirent sous la pluie, dans cette réalité irréelle, que je ne connais plus.
Il est là. Celui qui m'a fait respirer, à nouveau. Il m'attire, il me serre trop fort. Ma tête contre son torse, je ne vois presque rien.

Juste ta main.

Ta main et les éclats de verre. Comme lorsque j'ai laissé tombé le flacon de poussière d'étoile. Tu me manques un peu. Tu me manques tout court. Juste m'expliquer et me sourire, juste être là, comme avant. Tous ces moments, où sont-ils passés ?
Victoria. Et tous ces machins sur sa figure et dans ses bras. En quoi la déguise-t-on ?
Je déteste ce chocolat qui coule entre mes lèvres,transparent et salé. Je n'y vois plus rien, tout est brouillé. Dis Victor, est-ce que tu m'emmèneras encore jusqu'aux étoiles, juste une fois ? Pour ne pas oublier.

C'est moi qui part, ça n'est pas toi. Pas deux fois.

Cameron enfouit ma tête dans sa chemise entrouverte, et ta main disparait. Mais je la prendrais bientôt, et tu me feras danser près du ciel.

Ne pars pas. S'il te plait.

S'il te plait. Le temps s'en va, alors reste.

Ne meurs pas. Ne me dis pas "trop tard."

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Commentaires
E
Je sais qu'on en a assez parlé hier, mais il me fallait absolument revenir sur ce texte. C'est bizarre comme je le lis à présent d'un tout autre point de vue. Surtout que lors de ma première lecture, je ne connaissais en rien le contexte et du coup, ma façon de comprendre les choses étaient différentes. Et tu sais, cette sensation de "trahison" dont je te parlais ? Et bien quand j'ai relu ce passage aujourd'hui, je ne l'ai plus du tout ressenti. Is it a sign ? <br /> <br /> Vraiment, merci. Merci de me faire partager un bout de ton monde. Merci de m'avoir appris à rêver comme tu l'as fait.
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